Archives pour la catégorie A table !

Intrigues à la cour impériale, cuisine chinoise et archéologie

« L’affaire du cuisiner chinois » vient d’être réédité par les éditions du Rouergue, dans la collection « Rouergue Noir » 🙂

C’est le premier roman de Pascal Vatinel que je lis, alors qu’il a déjà publié quatre romans policiers ayant pour cadre la Chine, ainsi qu’un essai et des contes chinois pour enfants. Je le conseille vivement aux amoureux ou simple curieux de la Chine, de son histoire et de sa gastronomie.

En 2005, des archéologues chinois tombent sur des rouleaux en bambou relatant l’histoire extraordinaire d’un jeune prodige cuisinier invité à la cour des Qi, pendant la période des Royaumes Combattants (du 5e siècle avant JC à -221). S’entremêlent alors l’histoire de cette découverte archéologique, les luttes d’influence dans ce milieu et le récit de ces événements hors du commun qui ont eu lieu dans la Chine d’avant l’unification par le roi des Qin.

Histoires d’amour, complots et exploits militaires, corruption, fidélité et amitiés infaillibles, tout y est pour vous plonger avec plaisir dans cette période peu connue de la Chine !

Ce roman a donc bien sa place aux côtés du maître des romans policiers en Chine ancienne, Robert Van Gulik 😉

Du thé pour oublier le bruit du monde

Voici un petit livre au titre très poétique qui vient de sortir aux éditions Espaces et Signes.

ll s’agit d’une compilation d’extraits de l’ouvrage de J-G Houssay (datant de 1843) qui résume les connaissances techniques que les occidentaux avaient à l’époque sur le thé, sa culture, sa préparation, etc. Le texte est illustré de gravures, qui sont un peu petites mais le format poche ne permet pas de faire beaucoup mieux.

Ce petit livre nous replonge dans le XIXe siècle et nous en apprend un peu plus sur la production traditionnelle du thé en Chine.

Émission sur les restaurants chinois en France

Voici une émission consacrée aux restaurants chinois en France, proposée à l’occasion du nouvel an chinois sur France Inter.

Les invités sont Henri So, de l’Union des restaurateurs et traiteurs asiatiques, Yu Zhou, conférencier, calligraphe et gastronome chinois, et Geneviève Imbot-Bichet, responsable de la programmation culturelle à la Maison de la Chine.

emission-sp-restoLe point de départ de l’émission est de vérifier si la situation sanitaire des restaurants chinois s’est améliorée depuis le reportage d’Envoyé Spécial en 2004 dans un atelier clandestin de fabrication de raviolis vapeur. Mais la discussion passe rapidement à des considérations plus générales sur la cuisine chinoise et celle que l’on peut trouver en France.

Je trouve qu’ils n’insistent pas assez sur le fait qu’il y a de plus en plus d’excellents restaurants chinois typiques à Paris depuis quelques années. Ces restaurants proposent des plats régionaux de bonne qualité permettant de tester ou retrouver les saveurs de plats traditionnels ou de cuisine familiale chinoise. Pour vous guider dans tous ces restaurants qui existent à Paris, je vous propose de consulter d’excellents blogs qui décrivent, critiquent et conseillent des restaurants chinois qui valent le détour :  Le Gastronome parisien, La petite banane, Paris et ses chinoiseries, CECKR, pour n’en citer que quelques uns…

Les questions posées aux intervenants montrent à quel point la cuisine chinoise est méconnue de la majorité des Français. Si les différences et similitudes entre la cuisine chinoise et la cuisine française vous intéressent, je vous conseille vivement l’ouvrage de Yu Zhou intitulé La baguette et la fourchette (Editions Fayard, 2012). L’autre livre cité dans l’émission est celui de Georges London, Un tour gastronomique de la Chine, qui a obtenu le 2e prix du « Meilleur Livre de Cuisine Chinoise au Monde » en 2012.

Comme livres, je vous conseille aussi le très beau Chine : Encyclopédie gourmande (éditions Ullmann, 2013), le livre de recettes La cuisine chinoise étape par étape (éditions Pacifica, 2014) mais aussi un ouvrage bilingue sur la confection des raviolis chinois, Raviolis chinois traditionnels (éditions You Feng, 2014)

Juji-Ya, bentos et épicerie japonaise

jijiya6Si vous aimez flâner dans la rue Sainte-Anne, vous avez sûrement déjà remarqué cette enseigne.  Juji-Ya est un savant mélange entre un traiteur, une cantine et une épicerie. Lorsque vous rentrez, vous avez la vente des bentos à gauche et celles de sushis/makis à droite. Au fond, une salle remplie de congélateurs et un escalier en bois menant à un espace épicerie où trouver tout ce qu’il faut pour cuisiner japonais. Un escalier à droite mène à une 2ème salle pour manger à l’étage. Il y en a donc pour tous les goûts, sur place ou à emporter.

Pjijiya1our les bentos, on choisit sa formule en fonction de la viande que l’on souhaite manger : poulet frit ou grillé, saumon grillé, crevettes frites, steak haché, brochettes de poulets, croquettes, etc. Il y a aussi une formule végétarienne. Le prix varie entre 10.50€ et 11.30€.

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Les pâtisseries magiques de la Wizard Bakery

couvertureFuyant les mauvais traitements de sa belle-mère, un garçon de 16 ans se réfugie dans la pâtisserie de son quartier, où il découvre que le pâtissier vend sur Internet des gâteaux aux pouvoirs étranges et que la vendeuse Oiseau-bleu n’est pas une jeune fille ordinaire…

Dans son roman Les petits pains de la pleine lune, récemment paru en format poche aux éditions Philippe Picquier, Gu Byeong-mo nous transporte dans un monde où la magie et la réalité s’entremêlent, où chacun doit assumer ses choix et ne pas penser que la magie pourra régler tous ses problèmes.

La lecture de ce court roman est très agréable malgré la dure réalité à laquelle est confronté le jeune narrateur qui n’est pas choyé par sa famille et se voit rejeté par la société à cause de son bégaiement. Son séjour dans cette pâtisserie peu ordinaire lui fera comprendre qu’il vaut mieux affronter ses difficultés plutôt que de les esquiver, et que l’amitié peut l’aider à trouver un sens à sa vie.

J’ai trouvé le sujet et la façon de le traiter très originaux et j’ai particulièrement apprécié le fait que l’auteur ait écrit deux fins possibles à cette histoire, ce qui lui donne de la hauteur au lieu de se terminer sur un lieu commun ou un optimisme excessif.

Je vous en conseille donc vivement la lecture !

Cuisiner pour le bonheur des autres et de soi-même

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Le restaurant de l’amour retrouvé, d’Ogawa Ito, publié aux éditions Philippe Picquier

Dans Le restaurant de l’amour retrouvé, tout commence par un abandon. Rinco, jeune japonaise de 25 ans, se retrouve sans rien après le départ inopiné de son petit-ami indien et n’a pas d’autre choix que de revenir habiter chez sa mère, avec qui elle ne s’est jamais vraiment entendu. Ce choc lui fait perdre la voix mais sera l’occasion d’un nouveau départ. Elle décide de monter un restaurant dans ce petit village de montagne et de mettre ses talents de cuisine à profit pour concocter des repas sur commande, ne servant qu’une seule table à la fois, après avoir longuement discuté avec ses clients pour savoir ce qui leur ferait réellement plaisir. Choisissant des aliments de premier choix, venant de la forêt voisine ou produits localement, elle émerveille ses clients et leur redonne goût à la vie.

Beaucoup de choses s’entremêlent dans ce livre : la déception amoureuse, les relations entre mère et fille, entre grand-mère et petite fille, l’amour de la cuisine, des choses bien faites, des bons produits, le don de soi, le partage d’expérience, l’harmonie avec la nature, l’importance de la parole pour faire passer ses émotions, les mythes de l’enfance… Lire la suite Cuisiner pour le bonheur des autres et de soi-même

Voyage dans la cuisine de l’Anhui

Voici un reportage de CCTV sur la cuisine de Huizhou, dans l’Anhui, qui présente des plats originaux typiques de cette région et qui vous donnera immanquablement envie de les goûter :

毛豆腐
Le tofu poilu, que l’on laisse se couvrir de moisissures avant de le faire griller, nous rappellera certains de nos fromages français persillés qui effraient les non-initiés

臭鳜鱼
Le poisson mandarin puant, un poisson mijoté après être passé en salaison

鲍氏如一鸡
Le poulet de la félicité du clan Bao, farci aux herbes sauvages, pousses de bambou et lardons, puis fumé dans un wok contenant des feuilles de thé 

桃脂烧肉
Le porc à la gomme de pêche, une agréable variante du fameux « porc au caramel » (红烧肉)

Le restaurant Ji Bai He et ses raviolis à volonté

Ce tout petit restaurant style cantine est un régal pour ceux qui apprécient les raviolis du nord de la Chine, c’est à dire faits avec de la farine de blé, cuits à l’eau et farcis le plus souvent à la viande de porc ou de boeuf (en chinois jiaozi 饺子 ou shuijiao 水饺), par opposition aux « bouchées » que l’on trouve chez les traiteurs asiatiques qui sont faites à base de farine de riz, cuites à la vapeur et qui sont des spécialités du sud de la Chine.

La formule « raviolis à volonté » est à 9,50€/pers le midi et 10€/pers. le soir. Ils proposent aussi des entrées excellentes et très typiques là aussi du nord de la Chine : algues pimentées (凉拌海带), céleri au tofu, papaye verte (木瓜丝), filaments de pomme de terre (土豆丝), etc. Les entrées sont à 3€ ou 6€ selon la taille de la portion. Le mieux est de prendre chacun des raviolis et partager une ou deux entrées…

On choisit sur le menu les farces que l’on souhaite goûter et ils sont servis dans des assiettes, tous mélangés, ce qui peut fruster un peu car on ne sait pas toujours quelle farce on va avoir avant de croquer dedans… Mais c’est aussi le charme de la formule !

Raviolis

A disposition : sauce soja, vinaigre de riz et piment pour les amateurs…
Mes farces préférées : porc-maïs, porc-haricot vert, oeuf-ciboulette et porc-coriandre.

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Ji Bai He (吉百合)
108, rue Olivier de Serres, 75015 Paris
(métro Porte de Versailles)

A noter, pour les inconditionnels des raviolis, le restaurant propose aussi de les acheter surgelés au prix de 8,50€ les 50 ou u17€ les 100.

Détail pratique : Attention, le restaurant ne prend pas la carte bancaire, donc prévoyez la monnaie avant de vous y rendre…

Le Gado-Gado, un plat indonésien

Je viens de découvrir les nombreuses vidéo du couple de Trip Gourmand, qui à l’occasion d’un voyage en Asie nous fait découvrir des plats typiques et insolites en Chine, au Vietnam, au Laos, et pour le plat que vous allez voir ici, en Indonésie.

Dans cette vidéo, ils montrent la confection de ce plat indonésien typique : des légumes avec une sauce aux cacahuètes, accompagnés de riz.

Voyez plutôt…

N’hésitez pas à regarder leurs nombreuses vidéos

魚翅與花椒 – Journal gastronomique d’une Anglaise en Chine

Une nouvelle découverte, l’ouvrage Shark’s Fin & Sichuan Pepper, écrit par Fuchsia Dunlop en 2008, et publié à Taïwan en version chinoise en 2008.

魚翅與花椒 : 英國女孩的中國菜歷險記
Fuchsia Dunlop
2012 – 貓頭鷹出版社(台湾)

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Comme il a été publié à Taïwan, il est écrit en caractères non-simplifiés, en vertical et de droite à gauche. Cependant, pour ceux qui ont un niveau correct de chinois et qui sont intéressés par le sujet, ça se lit assez bien, on peut deviner la majorité des caractères et des mots inconnus…

Dans cet ouvrage, l’auteur dissèque la cuisine chinoise, son rôle social, son histoire, sa diversité, et ses « bizarreries » qui fascinent les occidentaux depuis des siècles… alors que les Chinois ne se sont jamais posé la question :

《奇妙的是,整体来说,中国团体面对这些诋毁的刻板印象保持沉默。也许是因为他们觉得 “ 什么都吃 ” 是不值得一提的。虽然经典的中国菜会有大量谷物、蔬菜、猪肉,依照不同区域的情况也许搭配一点鱼肉或海鲜,但是几乎没有什么东西不能入菜。虽然大部分的人其实几乎都不吃狗肉或驴鞭,就算会吃也不常吃,可是吃这些东西的念头在中国倒也不是禁忌。》

(pp. 26-27)

Voici la couverture de la version américaine

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J’ai aussi bien aimé cette critique du livre par une anglaise
sur le point de partir s’expatrier en Chine =)